31 décembre 2020

Ils m’ont fait aimer 2020

Par In Actus

Même si l’on a évidemment connu mieux côté convivialité, 2020 aura malgré tout été une année riche en rencontres, découvertes, confirmations et coups de coeurs. Mes vingt de 2020.

Révélation
En deux rendez-vous – dont l’un des plus poétiques reportages qu’il m’ait été donné de faire, en fin de journée d’été dans les jardins de Mélanie Béziau « Des Herbes aux Fleurs » -, Baptiste et Marine Fournier auront illuminé mon année 2020. Leur simplicité, le recul qu’ils portent sur leur métier, leur travail avec les producteurs, leurs assiettes et leurs mots justes m’auront totalement séduit. De belles personnes qui méritent que l’on aille découvrir leur univers en toute humilité. 

Déconnexion
Mon deuxième coup de coeur de l’année (décidément). Un jeune couple adorable et une maison de bon goût, des assiettes bien balancées, des vins natures, le tout dans l’épure. Comète est un endroit simple, authentique où l’on se sent bien. C’est beaucoup. Merci Angelina et Victor, on se revoit pour une pêche à pied ! 

L’île
Un vélo prêté par Antony Cointre et me voilà parti à la découverte de Groix. Quelle claque ! J’ai rencontré des passionnés de la terre, des gens libres, des cuisiniers enthousiastes… J’ai magnifiquement bien mangé et j’ai pris une sacrée bouffée d’oxygène (utile par les temps qui courent). Groix, avec ses 100% de maraîchers bio, est un condensé de ce que l’on aimerait pour la Bretagne toute entière. 

Inspirants
Après le stress du premier confinement et la folie de la saison, Hervé et Catherine Bourdon, du Petit Hôtel du Grand Large, ont vécu un deuxième confinement et une fin d’année sereins à Portivy. J’y suis passé une journée de novembre. J’ai déjeuner avec eux, en famille, avant de rejoindre les jardins et le futur vignoble. Je pensais tout connaître de leurs projets et ils m’ont encore surpris. Catherine et Hervé au naturel. Inspirants !

Western
Fan de western, j’ai retrouvé ces grands espaces dans les prairies de Caroline Voland près de Bain-de-Bretagne. Chez cette passionnée, les vaches semblent heureuses et les hérons ont retrouvé le chemin des parterres herbeux. Allez goûter sa viande chez le boucher des Nouvelles-Galeries de Rennes, elle est délicieuse. 

Courage
Il en faut du courage pour ouvrir un nouveau restaurant étoilé en plein confinement ! Virginie Giboire et Fabien Hacques l’ont fait et bien fait. C’était l’ouverture 2020 à Rennes. Un restaurant minéral, élégant, lumineux. J’ai beaucoup de respect pour le travail et l’attitude humaine de cette cheffe qui ne la joue jamais perso à Rennes et aime au contraire aller à la rencontre des autres. 

Filet
Il m’aura fallu attendre cette journée de pêche au large d’Hoëdic pour comprendre qu’une pêche au filet peut-être plus durable que certaines pêches à la palangre. J’ai encore ces soles frétillantes et ces rougets rutilants en tête. Partir en reportage sur le terrain (à l’occasion d’un beau hors-série Bretons en Cuisine sorti en partenariat avec Golfe du Morbihan Vannes Tourisme) pour savoir de quoi l’on parle. 

Grande gueule
Je suis longtemps passé à côté, mais en fait je ne le connaissais pas. J’ai découvert chez Olivier Helibert un personnage haut en couleur, gouailleur à souhait, très généreux – et pour le coup ce titre de « grande gueule », dans toute sa convivialité et sa générosité, lui va comme un gant. Un excellent charcutier qui vous laisse pantois devant la qualité de ses boudins, pâtés, saucissons… 

Citoyen
J’avais croisé Johann Dubois à Rock’n Toques sans jamais aller plus loin. J’ai pris ce temps cette année lors d’un reportage pour Bretons en Cuisine. J’ai découvert un homme particulièrement soucieux de son environnement, prêt à révolutionner son métier de chocolatier en s’adossant davantage à son terroir breton. Je suis sorti vraiment séduit par nos échanges. Par ses chocolats, je l’avais déjà été depuis longtemps. 

Bouillonnants
Parfois, je me freine pour ne pas parler d’eux encore et encore, mais que voulez-vous, Sibylle Sellam et Grégoire Foucher de Bercail à Rennes étant d’insatiables défricheurs du bien manger, je ne peux pas faire autrement que d’essayer de les suivre ! Et même s’ils se sont mis au jardin cette année, ne croyez pas qu’ils délaissent pour autant leurs producteurs qu’ils n’ont jamais cessé de mettre en avant lors des confinements. Non, s’ils se mettent au jardin c’est par pur plaisir et par envie d’aller au bout de leur démarche durable. Qu’on se le dise, il n’y a pas mieux à Rennes au niveau du sourcing. Ils ont donc encore fait parler d’eux en 2020… sans oublier leur présence sur la scène d’Omnivore en septembre dernier (les seuls bretons avec Hugo Roellinger).

Équipée
Nous sommes nombreux à avoir eu peur que l’Arsouille, que nous avions tellement aimé, ne soit vendu à un quelconque investisseur prêt à ouvrir un énième ersatz de bistrot. Et puis Pénates est arrivé en février. Une cave à manger, un bistro, appelez-le comme vous voulez, l’important est ici dans l’humain et dans l’assiette. Une équipe soudée, avec Pierre Lucas, Caroline Lenormand et Titouan aux commandes, boostée par le bouillonnant duo « Bercaillain » (voir ci-dessus). Vins naturels, sourcing soigné, cuisine bistrotière décomplexée et enlevée. Ils n’ont pas trahi leur prédécesseur, bien au contraire !

Impliqué
Sten Marc sait que son travail de fromager breton ne s’arrête pas aux choix des producteurs et à l’affinage. Lorsque j’ai poussé la porte de sa fromagerie du Bout du Monde à Guipavas en février dernier, j’ai mesuré son implication dans la filière bretonne, jusque dans l’accompagnement des paysans désireux de se lancer dans la production fromagère. Respect.

Céramique
Depuis le temps qu’il me tardait de pénétrer son antre ! Je connais évidemment les assiettes de Cyril Dennery admirées puis raclées au Petit Hôtel du Grand Large, à Allium, à Ima…, je ne l’avais jamais vu façonner, manipuler, souffler, cuire… J’ai eu cette chance pendant le premier confinement à l’occasion, là encore, d’un reportage Bretons en Cuisine. Un artisan, un artiste engagé, habité. 

Acier
En octobre j’ai poussé cette massive porte en bois noir flanquée d’une couronne dorée stylisée. L’atelier de l’artiste forgeron coutelier Evan Antzenberger. J’y ai pris une leçon, en suis ressorti enrichi, avec la promesse d’y revenir un jour pour un reportage plus complet. 2021 ?

Grand bleu
L’essence même de la Bretagne. Des pêcheurs qui ne ménagent pas leur peine, un environnement de rêve au coeur de la réserve naturelle des Sept Îles et un produit d’excellence, l’ormeau. Encore un beau reportage réalisé pour Bretons en Cuisine. Je fais aussi ce métier pour vivre ces moments hors du temps.

Collab
Nous avons assisté cette année à de nombreuses initiatives prises dans les cuisines. Parmi celles-ci, j’ai aimé me faufiler dans le huit mains proposé un midi de novembre par La Petite Ourse et Café Albertine à Rennes. Un délicieux brunch, ponctué de sourires, d’échanges qui en disent long sur l’anxiété actuelle des professionnels, et d’envies communes. Un beau moment à vivre et les gens se sont régalés. What else ?

Brestois
Un petit mot pour Romain et Charlotte Pouzadoux et leur équipe. Je m’y suis attablé une nouvelle fois en février, pour un joli repas gastronomique et j’ai regretté de ne pas être plus proche de Brest lorsque j’ai vu la street-food de haute volée qu’ils envoyaient de leur Imaginaire de la rue Fautras. Gastronomie ou street-food, ceux-là se jouent des styles avec brio et semblent bien s’amuser.

Solidaire
J’ai tardé à découvrir La Grenouille à Grande Bouche dans le quartier du Blosne à Rennes. J’ai découvert ce restaurant collaboratif et redistributif dans des conditions particulières, fin d’année 2020, à l’occasion d’un menu à emporter. Et j’ai eu tord de ne pas m’y attabler plus tôt. Outre la démarche vertueuse, j’y ai rencontré une équipe passionnée et passionnante. Là encore, j’y reviendrai.

Anonymes
J’ai aimé les initiatives anonymes des cuisiniers, pâtissiers et producteurs, à l’attention des soignants et des SDF. À l’occasion de reportage à leurs côtés, j’ai vu l’abnégation des citoyens oeuvrant au quotidien dans les associations pour aider les plus fragiles.

Plus loin
Les bûches de Marion Juhel à peine dégustées, je voulais terminer par cette prise de risque toujours plus poussée de la pâtissière de 16h30 à Rennes. Cette année, elle est allée encore plus loin dans le durable et dans la saisonnalité avec des bûches aux goûts francs et osés (potimarron d’Annie Bertin et clémentine de Corse), emportées dans un BentOgatO lavable donc réutilisable. Bravo pour toutes ces initiatives vertueuses !

À l’année prochaine pour de nouvelles aventures gourmandes !

Textes & Photos © Olivier Marie

 

Écrit par Olivier Marie

Journaliste culinaire professionnel écumant les salles de restaurant et les cuisines de l'Ouest depuis plus de dix ans.
4 commentaires
  1. Lucas 31 décembre 2020

    Bonjour,

    Merci pour toutes ces découvertes !
    Juste une petite erreur sur Johann Dubois, et pas Yoann

    Répondre
  2. Yo. POISNEL 31 décembre 2020

    C’est beau la passion et vous la partager merveilleusement!!

    Répondre

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Ils m’ont fait aimer 2020

par Olivier Marie temps de lecture : 6 min
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