La meilleure assiette du monde et la déco la plus à notre goût ne peuvent rien contre un accueil ou un service désastreux. On peut comprendre un petit coup de mou, personne n’est jamais à 100% toute l’année. Mais les deux expériences bretonnes que je vous conte aujourd’hui n’ont rien du coup de moins bien. Non, elles traduisent une commercialisation agressive qui vous allume tout de suite dans le cerveau la case, « A oublier ! »
Réservation est prise par un ami dans un restaurant dont il ne connait qu’une partie du nom. Je confond et, par erreur, me rends donc dans un autre restaurant voisin. Dès l’entrée je demande à la patronne : » c’est bien ici que Mrs X a réservé une table pour 3 ? » Elle rapide comme l’éclair « oui, oui, c’est bien ici, on va vous installer. » Le tout accompagné d’un sourire convenu à son homme de salle. Je m’exécute quelque peu suspicieux. Immédiatement. « Vous prendrez un verre en attendant ? » A peine le temps d’opiner que revoilà la serveuse : « alors vous avez choisi ? » Décontenancé, je réfute « non, non, je vais quand même attendre mes rendez-vous ! » Malgré tout, voilà les amuses. Et là je commence à douter, en tête à tête avec mon Chardonnay. Suis-je dans le bon wagon ? J’appelle l’ami à l’origine de la réservation. Surprise, il m’attend dans un autre restaurant !
Vous connaissez les Sergio Léone ? Harmonica Ennio ! Je me lève en me dirigeant les yeux rivés vers l’accueil. A peine la patronne se décide à lever les siens vers moi que je dégaine : « Mais vous vous êtes trompée ! » Pan, deuxième coup « vous m’avez dit qu’une réservation a été prise au nom de X mais c’est faux, il a réservé à Z ! » Réaction à la peine de la patronne touchée. « Ah bon, j’ai dû mal comprendre… » Bien sûr et comme vous avez mal compris, j’achève d’un « je ne vous dois rien naturellement ! » Elle : « Non, mais la prochaine fois pensez à réserver ici. » Ben tiens !
Autre lieu autre ambiance, mais toujours la vente poussée, agressive. Attablé avec des amis dans un de ces restaurants qui se veut tendance – eh oui, il fallait bien y aller pour voir ! Nous achevons la bouteille avant d’attaquer le dessert dans l’idée de finir, non pas sur une nouvelle bouteille, mais sur un vin au verre. La serveuse, pas au fait de nos envies non encore exprimées, remarque la bouteille vide. Elle s’approche de la table, soulève le flacon (oui oui il est bien liquidé) et le repose dans un geste ostentatoire. Quelques minutes passent, elle revient et relève la bouteille, comme si, par magie, elle s’était remplie d’elle-même. Pas plus. Elle la repose avant qu’un autre serveur et encore un dernier ne viennent à leur tour montrer à la tablée qu’il est bien temps de reprendre un p’tit coup pour la suite.
Deux attitudes tout simplement lamentables à dénoncer et je peux vous dire que l’envie de balancer des noms me chatouille !
Olivier MARIE
Chronique parue dans le Mensuel de Rennes / Le Mensuel du Golf du Morbihan – Photo : Romain Joly
et toc !
et moi ce qui m’énerve encore plus ce sont les gens prêts à balancer et qui ne balancent jamais
ce serait plus utile si l’on savait le nom de ces 2 restaurants. cela nous permettrait de passer au large.
Décidément, ce papier fait des mécontents – en plus de ceux qui me le disent directement ! Comme noté en fin d’article, cette chronique est publiée en exclusivité dans les magazines Le Mensuel de Rennes / Le Mensuel du Golfe du Morbihan. En acceptant de publier ces chroniques, les rédactions des magazines précités ont souhaité ne pas divulguer de noms d’établissements. Cette ligne de conduite a ses limites j’en conviens mais je me dois de la respecter.