9 mars 2012

Véronique, pasionaria du bon goût

Par In Actus

Véronique Abadie de l’Amphitryon à Lorient vient de nous quitter. Il y a toujours une première image qui vient à l’esprit lorsqu’un être cher s’en va. Pour moi, ce sera sans nul doute celle d’une Véronique Abadie rayonnante, entourée de ses amies et consœurs lors des réunions de l’association Tables&Saveurs de Bretagne. Cette grand messe amicale la comblait. Il suffisait de la regarder, tout sourire, embrassant ici une amie, encourageant là de jeunes collègues tout juste étoilés, félicitant encore les vignerons qui font bien…

J’ai eu la chance d’assister à plusieurs soirées de cette belle association et conserve évidemment un souvenir attendrissant de celle de 2009. Intimidé, je pénètre dans la salle lorsque Véronique Abadie se précipite vers moi pour me claquer deux bisous et me féliciter de mon travail sur le guide. « Merci Olivier, c’est génial ce que tu as fait ! » Des remerciements comme ça, venant d’une telle dame, et bien je peux vous dire que vous n’en n’avez pas beaucoup dans votre vie. Je me souviens encore de cette soirée dans la maison Tirel-Guérin où Véronique prend le micro et invite toutes les épouses des chefs à venir la rejoindre. « Mes copines, » comme elle les appelait affectueusement. Comme Jean-Paul Abadie, toujours à mettre les autres en avant, à vanter leur travail, leur enthousiasme.

L’immense tristesse, qui envahit aujourd’hui le monde de la gastronomie bretonne en particulier et française en général, est à la hauteur de la personnalité de cette formidable femme engagée, éclairée, moderne et entière.

Et que les clients attablés ce week-end dans les restaurants de Bretagne pardonnent les yeux rougis. C’est parce qu’on pleure aujourd’hui dans les cuisines. On pleure aujourd’hui dans les salles. Dignement, à la bretonne.

Malgré la tristesse, les restaurants ne fermeront pas. Comme pour rendre hommage à cette immense professionnelle que fut Véronique Abadie, les femmes et les hommes restaurateurs de Bretagne vont continuer à consacrer leur vie à notre plaisir. Véronique est passée par là. Avant de nous quitter, elle a partagé son enthousiasme et donné de son feu sacré à des femmes comme Isabelle Mobihan, Frédérique Henaff, Michèle Vételé… Un feu sacré qui illuminera pour toujours la gastronomie bretonne.

Olivier MARIE

Écrit par Olivier Marie

Journaliste culinaire professionnel écumant les salles de restaurant et les cuisines de l'Ouest depuis plus de dix ans.
1 commentaire
  1. Sophie Aumont 3 avril 2012

    Oui ! C’est notre Véronique….Je n’oublierai jamais ce beau moment ….à nous les copines de continuer à nous serrer les coudes….Sophie.

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Véronique, pasionaria du bon goût

par Olivier Marie temps de lecture : 2 min
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