23 mars 2011

Suivez le guide ?

Par In Actus

Bon ça c’est fait ! Les guides culinaires ont tous rendu leurs verdicts pour 2010, la pression est retombée et les couvercles avec. Ouf ! Alors, pour les guides, quoi de neuf sous le soleil des pianos rennais et vannetais ? Rien de notable. Pour eux ça ronronne, ça frémit tout doucement à petit mais alors ridicule bouillon.

Ne nous voilons pas la face, excepté le Michelin et le GaultMillau (racheté récemment par la société éditant les SmartBox) connus du grand public, les autres Champerard, Bottin Gourmand et Pudlo aux ventes ridicules sont simplement là pour faire jaser radio casseroles ! Marc de Champerard, ou plutôt René Perard, sort une fois l’an son catogan des palaces parisiens pour faire un mini et rapide tour de France, histoire de mesurer son aura plutôt déclinante auprès des chefs. Un autre, Gilles Pudlowski, pousse la porte de la Bretagne conduit généralement et souvent gracieusement dans les restaurants par les Comités Départementaux du Tourisme (ce critique a l’avantage de travailler pour Le Point et Saveurs d’où l’intérêt affiché des institutionnels). A chaque lancement de son guide Bretagne, ce monsieur vient nous prêcher la gourmande parole. Quelle chance avons-nous, pauvres provinciaux que nous sommes, d’accueillir une fois l’an ce parisien venu nous dire où manger et dîner !

Mais il faut vendre. Pour se démarquer, beaucoup prennent, dans la même ville, le contre-pied du guide concurrent comme l’atteste l’exemple aberrant du Saison – défendu par le Gault – et de l’Auberge du Pont d’Acigné – défendu en son temps par le Champerard, jusqu’à la déraison puisque ce dernier notait l’Auberge à 17,5 et Roellinger à 16,5 ! « Lorsque j’ai compris le système, j’ai pris mes distances » confie intelligemment le chef rennais à l’inverse descendu injustement par le Gault qui prend fait et cause pour le Saison, par ailleurs excellent là n’est pas la question.

Le Michelin ? Une anecdote confiée récemment par un chef pourtant étoilé reflète bien son manque évident de culot et son caractère de suiveur. « Ils m’ont envoyé un tout jeune qui, après manger, a demandé à voir la terrasse et m’a demandé : « Qu’est ce qui vous a poussé à venir vous installer ici ? » Comme si je débutais et sans que l’on parle de cuisine ! » Sans commentaire. Restent enfin les fameux courriers qui ont le verso large… certains chefs devraient d’ailleurs recevoir un prix de La Poste tant ils poussent à la consommation de timbre auprès de leurs clients.

Si vous n’avez pas de guide culinaire dans votre armoire, soyez rassuré, vous n’êtes pas le seul. Et d’ailleurs, aussitôt acheté, aussitôt dépassé. Les guides se vendent peu et, il n’y a pas si longtemps, on donnait même l’un d’eux à l’achat d’une voiture… J’ai dit d’une voiture, pas encore de pneus ! Le meilleur guide qui soit se transmet oralement, de bouche à oreille.

Olivier MARIE (papier paru dans la rubrique culinaire du Mensuel de Rennes / Mensuel du Golfe du Morbihan Mars 2010)

Écrit par Olivier Marie

Journaliste culinaire professionnel écumant les salles de restaurant et les cuisines de l'Ouest depuis plus de dix ans.

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Suivez le guide ?

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