Insolite / Difficile d’y échapper dans les rues de Rennes. La « couv » du Point spécial Rennes Gourmand est partout. En Une : « Nos coups de coeur, nos meilleures adresses, les bonnes tables de Pudlo. » Avec un tel titre, on se dit que l’on va pouvoir profiter des dernières trouvailles du critique gastronomique. Alors on file immédiatement en fin de magazine pour dévorer les pages gourmandes. Deux pages sur les Lices et Sylvain Guillemot. Rien à dire. On n’incitera jamais assez les gens à fréquenter les marchés. Deux pages donc, suivies de 4 pages sur les adresses de commerces gourmands (vous vous ferez votre propre opinion…) et la bistronomie. Plutôt bien vu, avec, pour l’instant, des textes signés Pierre-Henri Allain et Audrey Levy, journalistes pour Le Point. Et justement, point de Pudlowski à l’horizon… à l’exception de 5 phrases pour dire tout le bien qu’il pense, à raison, de Sylvain et Marie-Pierre Guillemot. N’est-ce pas un peu faible quand même pour un rappel en Une ?
Et c’est alors que l’on arrive sur les deux dernières pages, le fameux «Carnet Gourmand de Gilles Pudlowski». Enfin, alors, quoi de neuf ? Le Saison, L’Arsouille, La Chope, Lecoq-Gadby, La Fontaine aux Perles et Le Relais de Brocéliande. Un coup d’œil rapide pour voir que ces images ne datent quand même pas d’hier… Chris de l’Arsouille semble bien jeune, à raison d’ailleurs puisque cette photo date de… 2004 ! Dix ans, ah oui quand même… Pour une nouveauté c’en est une belle. Sur ces deux pages, l’ensemble des papiers (à l’exception de Rachel Gesbert) et la majorité des photos datent en fait de mai 2012. Un joli copié-collé, parfois seulement, réactualisé. Extraits :
Papier de mai 2012 sur l’Arsouille (ici) : « Ce bistrot aux airs de rade parisien années 1950 est bien d’aujourd’hui. Même si, avec son comptoir en zinc, ses mosaïques au sol, ses casiers à vins, ses luminaires rétros ou industriels, il fait le coup du charme de toujours. Christophe Gauchet, qui fut caviste à Troyes au Crieur de Vin, après des études d’œnologie à Mâcon et des stages au Baratin à Paris, y propose de boire les vins de la cave avec un droit de bouchon de 7 €. Quant à la cuisine, elle demeure simple et bonne. Terrine d’araignée de cochon au piment d’Espelette et oignons confits, escargots au vadouvan et huile de colza grillé, asperges vertes à la burrata et bœuf « Pasterma », joues de bœuf aux olives de Kalamata et pain perdu aux raisins et gelée de fruits rouges, sans omettre tiramisu aux griottes font du bien par où ils passent.»
Papier de novembre 2013 sur l’Arsouille : « Ce bistrot genre parisien années 50, avec son comptoir en zinc, son carrelage au sol, ses casiers à vins, ses luminaires industriels, fait aisément le coup du charme. Christophe Gauchet, qui fut caviste à Troyes au Crieur de Vin, après des études d’œnologie à Mâcon et des stages au Baratin à Paris, y propose de boire les vins de la cave avec un droit de bouchon. La cuisine demeure vivve, simple, franche, savoureuse. Ainsi la terrine d’araignée de cochon au piment d’Espelette et oignons confits, les escargots au vadouvan (épices indiennes) et huile de colza grillé, les asperges vertes à la burrata, les joues de bœuf aux olives de Kalamata et le pain perdu aux raisins et gelée de fruits rouges, sans omettre untiramisu aux griottes d’anthologie. Voici des mets qui font du bien par où ils passent.»
Ils pourraient faire des efforts quand même à l’Arsouille pour ne pas proposer les mêmes repas de 2012 à 2013 ! Et surtout à deux saisons différentes ! Enfin quand même…
Papier de mai 2012 sur La Chope (ici) : « Repris il y a cinq ans par Sylvain Lorraine, qui possède le Grill et l’Amiral, cette brasserie historique millésimée 1936 a toujours belle mine. On vient pour l’ambiance débonnaire, les banquettes rouges, les cuivres, les patères, les vieux dictons peints de fort plaisante façon sur les murs (« il y a plus de vieux ivrognes que de vieux médecins), sans omettre les plats standards assez probes, tarifés sans méchanceté. Terrine maison au chutney de tomate, tartare de poissons, carpaccio, croustillant de crabe, choucroute de la mer, paleron de bœuf braisé et entrecôte XXL se mangent sans faire d’histoire. La tarte Tatin et la gaufre aux poires font, in fine, des gourmandises d’enfance.»
Papier de novembre 2013 sur La Chope : « »Reprise en sepembre 2013 par Nicolas Beller, cette brasserie historique millésimée 1936 a toujours belle mine. On vient pour l’ambiance débonnaire, les banquettes rouges, les cuivres, les patères, les vieux dictons peints de fort plaisante façon sur les murs (« il y a plus de vieux ivrognes que de vieux médecins»), sans omettre les plats standards assez probes, tarifés sans méchanceté. Terrine maison au chutney de tomate, tartare de poisson, fringuant carpaccio de boeuf, croustillant de crabe, choucroute de la mer, paleron de bœuf braisé et entrecôte XXL se mangent sans faire d’histoire. La tarte Tatin ou la tarte alsacienne, enfin, des gourmandises d’enfance.»
Papier de mai 2012 sur Le Relais de Brocéliande (ici) : «Jean-Luc Samson a modernisé ce vieux relais des abords de la forêt des légendes. Le lieu a du charme, le coin bistrot est relax, les chambres ont désormais le chic contemporain et, côté table, le jeune Benjamin Agu, formé au Mur du Roy à Penvins, joue le produit local avec légèreté. Raviole de crabe au jus de carapace émulsionné à la badiane, cabillaud cuit sur la peau avec son risotto aux pointes d’asperges et pavé de bar snacké à la fleur de thym avec sa fine mousseline de chou fleur safranée ne manquent pas de tonus. Il y aussi les jolis desserts (sablé breton aux figues rôties au miel et sorbet poire, crêpe soufflée à l’orange et glace caramel au beurre salé), sans omettre des vins dans le ton (saint véran de Bouchard, chinon les Robinières) : assez pour en faire une étape de choix.»
Papier de novembre 2013 sur Le Relais de Brocéliande : « Jean-Luc Samson a modernisé ce vieux relais des abords de la forêt des légendes. Le lieu a du charme, le coin bistrot est relax, les chambres ont désormais le chic contemporain et, côté table, le jeune Morgan Perrigaud, notamment passé chez Taillevent à Paris, au Caenis à Barcelone, enfin par la table de Jean-Yves Bordier à Saint-Malo, joue le produit local avec légèreté. Homard et son consommé au poivre de Penja, cabillaud snacké sur la peau avec une mousseline de choufleur au beurre vanillé et filet mignon de veau à basse température ne manquent pas de tonus. Il y aussi les jolis desserts (oeuf en panna cotta au litchi et mousse de mangue, tartelette cara-noisettes à l’écume de Carambar), sans omettre des vins dans le ton (saint véran de Bouchard, chinon les Robinières) : assez pour en faire une étape de choix.»
On remarquera au passage que les deux jeunes chefs jouent chacun de leur côté «le produit local avec légèreté» et que les plats de 2012, comme ceux de 2013 (mais les a-t-il vraiment goûtés ?) «ne manquent pas de tonus.»
Gilles Pudlowski s’est donc contenté de rafraichissements. Et encore, le CDT (soutien privilégiée du critique lorsqu’il se déplace en région) a été sollicité pour appeler certains établissements et récupérer une partie des nouvelles infos. Ah, encore une dernière chose : malgré les réactualisations, l’une d’elles n’est déjà plus d’actualité. Morgan Perrigaud s’en va au Saison…
Allez rien de grave, c’est plutôt rigolo et insolite, l’important est bien que l’on parle de la gastronomie bretonne non ? Et plutôt deux fois qu’une !
Olivier MARIE
Strike !! et plutôt deux fois qu’une ! 😉
bien vu le copié collé mais c’est vrai que c’est plutôt rigolo. le principal c’est tout le bien que l’on dit de sylvain Guillemot.
Merci M.Marie pour la pertinence de vos humeurs gastronomiques.
Rien de grave ? Euh si justement ! Le journalisme n’est pas qu’un vulgaire copier-coller… Cela montre si bien comment fonctionne Le Point…