
Bon quoi de neuf chez Tri Men ? On savait que la maison faisait le forcing pour mettre sa table au niveau de ce formidable hôtel récemment auréolé d’une quatrième étoile (il en vaut au moins 10 !). Avant de savoir ce qu’il en est réellement, retour sur l’environnement pour ceux qui n’aurait pas suivi le début. Tri Men comme ses trois fondateurs, frères de surcroît (d’où le jeu de mot Tri Men / Three Men !). Tri Men comme « trois rochers » en breton, voisins justement de la villa. Mais surtout Tri Men comme cette splendide maison plantée à l’embouchure de l’Odet en Finistère. Là, gardienne de l’estuaire. Au loin, à quelques coups de rames de cette jolie rotonde où l’on prend l’apéritif en toute quiétude saluant les ligneurs revenus de leur pêche, se dresse Bénodet. La Villa Tri Men, elle, est de Sainte-Marine. Définitivement bigoudène.
Les fameux « three men » la bâtissent pour accueillir leur grande famille. Le jardin peuplé et boisé de pins maritimes et de chênes s’égaye en saison du rire des enfants, particulièrement bienvenus dans cette maison puisqu’une fois vendue, en 1975, la Villa accueille une colonie de vacance. Et voilà qu’un particulier amoureux de ce bout de Bretagne tombe un jour sur cette merveille qu’il achète en 2000 et transforme en hôtel. L’architecte catalan Javier Moron aux commandes donne naissance à cette Villa de 20 chambres que l’on apprécie aujourd’hui avec ses pierres, ses briques et ses volets verts.
Bon alors le restaurant, nouvellement baptisé Les Trois Rochers, ça donne quoi ? Ça donne qui d’abord. Frédéric Claquin, élève de Jean-Marie Guilbault, étoilé en son temps dans sa Ferme du Letty à Bénodet. Une cuisine de la mer forcément, même si l’agneau du Pouldon, les volailles ou encore les pigeons de Mesquer jouent des coudes sur la carte. La mer donc, avec ici la classique cotriade, la une barbue agrémentée de fruits dans un plat jouant sur l’acidité avec son émulsion de citron vert et ses pamplemousses. La mer encore avec ces ravioles de langoustine ou l’araignée de mer et son quinoa… Les desserts ont pris un coup de fouet avec l’arrivée de Sten au poste pâtisserie et l’on se réjouit de cette mangue poivrée, cigare de chocolat et glace carambar. GaultMillau vient d’y laisser 2 toques et le bouche à oreille y est très favorable. A 37 et 53 € les menus (sans oublier les suggestions du moment), il ne faut pas se priver d’autant que la salle a elle aussi pris un coup de jeune. Plus aérée, plus épurée, plus contemporaine avec ces triptyques photographiques. Ajoutez là-dessus le service tout en décontraction et en sourires de Jean-Paul Le Gall et vous y êtes déjà non ?